5 réalisations qui ont changé la vision du mouvement de renard
Au début de ma vingtaine (c’est Marie-Claude qui parle), ma vision de l'activité physique se limitait à cela :
Ça allait donc plutôt mal pour moi : Je ne savais pas quoi faire dans un gym, je déteste courir, je n'aimais plus l'idée de m'engager un soir supplémentaire par semaine envers une équipe sportive considérant mon horaire déjà exigeant et je n'avais pas de voiture pour aller faire une randonnée en forêt (et pas vraiment envie d'y aller non plus en fait).
J'ai persévéré et essayé des dizaines d'activités et de sports, parce que je me disais que c'est ce que je devais être : Une humaine athlétique (et débordante de motivation). J'étais tout de même une sportive assez polyvalente. Et j'adore apprendre de nouvelles techniques.
Mais quelque chose n'allait pas. Je n'étais pas si bien dans mon corps et je ne me sentais pas très enthousiaste à l'idée de bouger.
Voici les réalisations qui m'ont permis de comprendre qu'une vie active est beaucoup plus vaste et stimulante que ce que j'imaginais.
1. Une vie active, c'est d'abord le jeu libre
C'est Priscilla, lors de notre première rencontre, qui a semé une nouvelle idée dans mon esprit : Bouger se fait à travers le jeu. Elle me parlait de ses enfants qui explorent le monde et utilisent leur imagination durant toutes leurs activités.
Liam (son garçon de 5 ans) aime les dinosaures.
Un jour, on est allés faire du vélo et on s'est arrêtés sur le bord de la route pour mettre dans notre seau des dents de dinosaures (des roches) et des os de dinosaures (des branches).
Nous (les adultes) n'avons rien planifié.
C'est Liam qui nous a invité dans son aventure.
Ce type de moment m'a permis de redécouvrir l'enfant en moi. Mes plus beaux souvenirs d'enfance concernent des jeux inventés avec mes frères et soeurs et nos amis de la rue.
C'est parfois difficile de me le rappeler, mais une vie active n'est pas qu'une question d'entraînement. Ce n'est pas une question de performance. C'est une occasion d'explorer le monde. Et d'avoir du plaisir.
2. Le corps bénéficie du mouvement sous toutes ses formes
J'ai longtemps eu la perception que mon corps servait simplement à transporter mon cerveau. Que c'était une simple machine à "entretenir" par de l'entraînement physique.
(Confidence : Je pense toujours à cette souris qui veut conquérir le monde quand je dis le mot "cerveau"... pour ceux qui connaissent l'émission Pinky and the Brain.)
Ido Portal m'a permis de réaliser que le corps est davantage qu'un assemblage de muscles. Il présente le corps comme indissociable de notre esprit. Nous expérimentons la vie grâce à notre corps.
Tout ce qui vit bouge.
Être conscient de notre capacité à bouger est la preuve que nous sommes en vie.
Ido nous encourage à bouger simplement parce que c'est une célébration de la vie. Bouger nous offre des expériences de vie, nous donne accès à un univers de sensations et de découvertes personnelles. Bouger est une exploration de nos capacités.
L'approche d'Ido Portal, alors, n'est pas d'entraîner le corps. Mais de le faire bouger. De toutes les façons. Il invite les gens à décloisonner les disciplines. Parce que le corps ne connait pas les disciplines, le corps connait des mouvements.
Ido brouille lui-même les frontières entre les arts martiaux, la gymnastique et la danse.
L'important n'est pas de faire un hand stand. Je ne suis pas aussi musclée et agile. Et je n'aspire pas l'être. L'important pour moi a été d'accepter cette invitation à expérimenter la vie pleinement grâce au mouvement.
3. Bouger tout au long de la journée est vraiment plus important qu'on le pense
Aujourd'hui, notre corps n'a plus besoin de bouger.
Notre quotidien est optimisé pour simplifier notre vie et réduire tous nos efforts (sans parler des écrans qu'on adore).
Nous sommes aujourd'hui une société d'athlètes-sédentaires. Katy Bowman, une experte en biomécanique, m'a fait découvrir cette catégorie grandissante de personnes qui bougent durant des entraînements ou activités sportives, mais qui sont sédentaires dans les autres sphères de leur vie.
La situation est la même pour les enfants : Même s'ils jouent au soccer cinq fois par semaine, ils demeurent majoritairement inactifs le reste du temps.
La solution? Ré-intégrer à notre vie les activités quotidiennes qui nous font bouger - même à très faible intensité. Il s'agit d'un ensemble de petits gestes qui, additionnés, font une grande différence sur notre niveau d'activité physique global.
Comme : Le jeu libre, le transport actif (marcher, faire du vélo, de la trottinette ou du skate) et... les tâches ménagères!
Ça fait du sens. Quand y on pense, pendant des milliers d'années, chacune de nos réalisations étaient le résultat d'un mouvement humain. Chasser, chercher, cueillir, se déplacer, construire un abris...
Le mouvement venait naturellement au courant de nos activités. C'était notre quotidien.
* Référence : Is Canada in the Running?, Active Healthy Kids Canada Report Card on Physical Activity for Children and Youth, 2014.
4. Notre environnement fait qu'on est toujours assis, mais notre corps a besoin d'une variété de postures
Une vie active, ce n'est pas seulement d'être mobile. C'est aussi d'être immobile dans des positions variées.
Nous sommes presque toujours assis : À table, en auto, dans le bus, au bureau, à l'école, dans les estrades, au restaurant, sur le banc de parc...
Idéalement, on doit repenser nos habitudes pour éviter d'être inactif pendant de longues périodes (ex. faire nos appels en prenant une marche). Mais, en réalité, nous serons probablement immobile pour certaines tâches comme travailler/étudier et manger.
Donc...
Si nous avons à être immobile pour une tâche quelconque, il est préférable de varier nos postures régulièrement. Et un standing desk n'est pas l'unique solution à une position de travail. Être debout pendant 6 heures, c'est une autre forme d'immobilité.
Katy Bowman (vous voyez ici quelques photos de son quotidien) m'a inspirée à changer l'aménagement de mon appartement et mes habitudes pour multiplier mes postures : En squat, debout, à genou, en indien, accotée au mur, allongée...
Et certaines solutions sont très simples.
Comme couper les pattes de ma table de cuisine.
TA-DA! Voici ma nouvelle table basse! (c'est une "chaise géante!!!", comme l'appelle maintenant la nièce de mon coloc)
5. L'activité physique, c'est aussi les "micro" mouvements
C'est la citation qui m'a fait réalisé que nous sommes fait pour être en contact perpétuel avec la nature. C'est notre maison. Depuis des milliers d'années. Nos sens captent notre environnement et ça contribue à notre développement et à notre bien-être.
Avec le style de vie moderne, nous vivons une carence de stimulations sensorielles.
Cette citation m'a incité à trouver des façons de ramener la nature (et les expériences sensorielles multiples) dans mon quotidien.
Que ce soit de m'entraîner dehors, de prendre des marches dans des ruelles vertes, d'augmenter le ratio plantes-humains dans l'appartement, de marcher pieds nus au parc, de faire du jardinage, de sortir les jours de pluie...
À venir : La motricité fine
On poursuit actuellement nos recherches sur la catégorie "Motricité fine". Elle s'est ajoutée, merci à Pinterest, à force de voir plein de suggestions de bricolages et de jeux qui mobilisent les sens des enfants. Nous aussi on veut peindre des roches et faire des baguettes magiques avec des branches! ;)
Finalement, ma représentation d'une vie active, ce n'est plus un diagramme.
C'est la vision d'un style de vie qui favorise le mouvement sous toutes ses formes.
J'ai compris qu'une vie active, ce n'est pas seulement le gym et les sports. Le mouvement est un moment de vie. C'est une conscience de notre corps, qui est indissociable de notre contact avec notre environnement. Une expérience qui nous permet de connecter avec nous-même, avec les autres et avec la nature.