Studio #10 : Les pieds tout nus
Avez-vous déjà marché pieds nus en forêt? 👣🌳🌲
Que représente le sol pour vous?
Combien de temps par jour passez-vous nu-pieds?
Cette semaine on parle de souliers, de plancher et de pourquoi Marie-Claude voulait se chausser comme les Spice Girls.
Notes de l’épisodes
Girl Power
Comme je le mentionne dans le vidéo avec Vincent, quand j’étais enfant je voulais des souliers plateformes comme les Spice Girls. Mes parents ne me permettaient pas d’avoir des souliers avec de hauts talons, alors j’ai porté ceux de ma voisine en cachette. 😅Ça me permet aujourd’hui de comprendre l’influence de la mode et de la culture populaire sur nos choix de consommation.
Quand marcher pieds nus est un signe de pauvreté, les souliers règnent 👑
On n’en a pas parlé durant le vidéo, mais une des premières choses qui me vient à l’esprit quand on parle de marcher pieds nus, c’est une scène dans Aladdin. Celle du prince prétentieux qui entre au château pour courtiser Jasmine, pousse Aladdin dans la bouette et réplique à son insulte en disant « Tu n’es qu’un vulgaire va-nu-pieds. Tu es né va-nu-pieds et tu mourras va-nu-pieds. Seuls tes poux te pleureront. »
Ce n’est pas anodin alors que la transformation d’Aladdin en richissime prince inclut une nouvelle garde-robe (et des souliers).
La culture du soulier
Les arguments biomécaniques en faveur ou défaveur des souliers abondent (on partage des sources plus loin), mais je suis aussi intéressée par l’aspect historique et marketing du soulier. Si on nait pieds nus et qu’on peut naturellement marcher sans souliers, pourquoi est-ce aujourd’hui une convention sociale de porter des souliers? Pourquoi marcher pieds nus publiquement est inadéquat ou simplement weird?
Par des recherches rapides, on comprend que les premiers souliers étaient faits artisanalement à partir de matériaux naturels (cuir, paille, caoutchouc…) et permettaient probablement initialement à l’humain de se protéger.
La compagnie de souliers Iguaneye partage son inspiration pour des souliers en caoutchouc souple : Une technique autrefois naturelle pour une tribu amazonienne 👇
C’est ce qui est intéressant de l’histoire du soulier (et de plein d’autres objets du quotidien); à un moment dans le temps, la mode et le status social prennent le dessus sur la fonctionnalité. L’extrémisation (c’est tu un mot ça?) des codes vestimentaires mène parfois à des souliers encombrants ou même dangereux, comme l’illustrent les exemples quasi loufoques suivants. Certains souliers médiévaux (nommés “poulaines”) étaient apparemment si pointus qu’on devait parfois attacher la pointe à sa jambe pour marcher.
À Venise au 16e siècle, semblerait-il que certaines femmes nobles portaient des plateformes (nommées “chopines”) tellement hautes qu’elles devaient marcher avec l’aide de servantes. Si la hauteur des chopines affichaient la supériorité (le record serait 30 pouces de hauteur), celles-ci permettaient aussi aux prostituées vénitiennes de se démarquer. Une loi aurait limité la hauteur des chopines à trois pouces à Venise, en raison du danger des plateformes trop hautes (chutes mortelles ou menant à des fausses couches selon les sources).
La puissante histoire d’une semelle
Encore aujourd’hui, le design des souliers est grandement influencé par la mode et notre définition du succès. Même si les options d’achats abondent plus que jamais, certains codes esthétiques et conventions sont bien établis. Certains souliers sont cool, d’autres sont sophistiqués. Parmi les souliers cool, on compte présentement Nike au top du palmarès populaire.
Je n’avais jamais entendu parler de comment les souliers modernes sont conçus (et influencent les tendances) avant d’écouter le documentaire super intéressant sur Tinker Hatfield, le plus célèbre designer de souliers de Nike (un épisode de la série Abstract: The Art of Design sur Netflix).
Nike Air Jordan III, par Tinker Hatfield.
La compagnie Nike a été créée en 1964 par Bill Bowerman, un coach d’athlétisme de l’Université d’Oregon, et un de ses étudiants. Tinker Hatfield, qui a rejoint l’équipe de design en 1981, était aussi un de ses athlètes. Tinker est un designer maintenant légendaire, reconnu notamment pour sa contribution à la collection Air Jordan co-créée avec Michael Jordan.
Tinker est aussi le designer derrière les souliers futuristes - qui s’attachent électroniquement - dans le film Back to the Future.
J’ai adoré en apprendre davantage sur Tinker Hatfield pour sa passion professionnelle et sa joie de vivre apparentes. Son esthétique a une influence majeure sur la mode depuis des générations, ce qui est assez fascinant. J’ai moi-même trois paires de souliers Nike en ce moment (des crampons de baseball, des souliers de crossfit/powerlifting et des souliers décontractés). Mais depuis que je recherche des souliers à la semelle mince et souple, mon intérêt pour la compagnie commence à baisser (je questionne aussi sur la responsabilité sociale de la compagnie, mais ça c’est une autre histoire). La raison principale de mon désintérêt est que je doute que Nike fasse réellement passer la santé humaine avant l’esthétique.
Nike a fait sa renommé sur les semelles épaisses aux pochettes d’air apparentes. Leurs souliers au talon hyper proéminent sont une norme, mais outre la valeur esthétique (discutable pour plusieurs) quel est impact sur les pieds d’un humain moyen? Si l’histoire rapportée par SLAM est vraie, Michael Jordan lui-même était avant tout un fan d’Adidas et craignait que le coussinage des souliers Nike éloigne son pied du sol et mène à une foulure des chevilles. Le premier Air Jordan a donc été aminci. C’est quand même pas mal intrigant.
Encore une fois, certaines tendances poussées à l’extrême portent à réflexion. Le modèle Air Max 90 FlyEase a été conçu avec une languette rigide intégrée et un talon rétractable pour permettre d’enfiler son soulier sans effort (les lacets sont principalement une décoration finalement). L’enthousiasme de Tinker Hatfield pour ce modèle et pour l’avancement technologique est charmant, mais je me demande encore si l’humanité gagne réellement à diriger ses efforts vers de plus en plus de commodité et de confort, au lieu d’investir dans la résilience et les capacités de notre propre corps.
Libérer les pieds
Quand j’ai vu des souliers FiveFingers pour la première fois, je n’étais vraiment pas charmée par le design. Mais je comprenais la valeur et je suis reconnaissante que la compagnie m’ait fait découvrir les souliers dits “minimalistes” ou “barefoot”. Ce type de souliers souhaitent libérer le pied, c’est-à-dire offrir un espace aux orteils pour bouger librement et sentir le sol pleinement.
Si les souliers modernes ne sont pas un danger public, l’argument en défaveur de certains modèles classiques est qu’ils déforment nos pieds (ce qui influence aussi notre démarche et notre posture et ultimement notre bien-être). Les images comme celles ci-bas abondent sur le web pour montrer comment nos pieds prennent la forme de nos souliers.
Aujourd’hui, en pleine ville, marcher pieds nus ne serait pas bien accueilli (ni souhaitable selon la propreté des endroits). Mais l’idée de marcher sans souliers ou avec des souliers “barefoot” commence à faire son chemin. Ça commence à être associé au mouvement naturel, à la santé, à l’agilité…
Comme on le mentionne dans le vidéo, on ne décrit pas en détails les effets du soulier sur la biomécanique du pied. On va laisser les experts vous expliquer les bienfaits et conséquences de nos choix de souliers. Vincent et moi n’avons pas abordés le sujet sous l’angle des problématiques de santé. En changeant nos habitudes de marche, on ne cherchait pas à régler des douleurs (tout simplement parce que nous n’en avions pas à adresser). J’aimais plutôt l’idée de marcher sur le sol pieds nus ou de retrouver des sensations grâce à des semelles plus minces. Vincent aimait l’idée de simplifier sa garde-robe et de retourner à des choix plus “naturels”.
Souliers minimalistes ou “barefoot”
On explique les caractéristiques des souliers dans le vidéo, basé sur la conception de Katy Bowman dans son livre Whole Body Barefoot.
Repenser nos planchers
Dans le vidéo, on parle pas seulement de souliers mais aussi du plancher. Marcher pieds nus ou avec des souliers à semelle mince nous reconnecte au sol et à la nature différemment.
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While you Walk : Série de vidéos sur la marche pieds nus et les souliers minimalistes par Patrick Hogan
Patrick Hogan est entraîneur et coach en movement, fondateur de In Aligned Movement. On l’a aussi reçu à radio renard pour parler de l’influence du design de nos maisons sur nos mouvements, incluant comment on dort.
VivoBarefoot partage des articles et des recherches sur la marche pieds nus et les souliers
VivoBarefoot est une compagnie de souliers minimalistes au style sportif ou décontracté. Nous n’avons pas de leurs souliers et ne sommes pas rémunérés pour les mentionner 😛 On apprécie simplement leur contenu éducatif.
